Category Archives: Anecdotes de la vie courante

Géographie et… amour

Géographie et… amour

Le Covid a démontré que, lorsqu’on est

– trop près, ce peut être difficile, pénible, chahuté, houleux
– trop loin, c’est douloureux de ne plus pouvoir se toucher, se voir, s’entendre.
L’imagination peut faire craindre tant de choses que l’autre fait ou ne fait pas, n’est pas bien, est mourant..

Loin de ses enfants, c’est dur de les quitter après 20 ou 30 de soins, d’attentions, de proximité.
Loin de ses parents, cela permet une liberté d’action, de relations.
Loin de ses petits-enfants c’est triste de ne pas les voir grandir, de ne pas pouvoir les câliner, ni de ne pas pouvoir discuter avec eux lorsqu’ils grandissent.

– Trop loin de ses amis,c’est difficile de les rejoindre par courriel, téléphone; de les revoir quand on rentre car ils sont occupés…
– trop près, cela nous empêche d’asseoir notre solitude existentielle, de l’accepter, de la conforter.

Finalement, quelle est la bonne distance?

Rester jeune

Rester jeune

C’est une toute petite dame de 101 ans. Souriante, attentive aux autres, championne de Scrabble, bien mise et joliment coiffée.

Je la connais depuis une dizaine d’années et m’émerveille de sa vitalité. Quand je lui demandais comment se prépare-t-on à bien mourir, sa réponse a fusé : »D’abord, bien vivre ».
Mère de 5 enfants, de nombreux petits-enfants et arrière petits-enfants, cette fervente catholique est aussi une grande lectrice, notamment de La Croix.

Elle vit maintenant dans une résidence service. Le maire de sa commune a décidé d’organiser une fête pour « ses centenaires ». Un employé municipal lui a donc téléphoné pour l’inviter.
Il l’a assurée qu’un taxi viendrait bien la chercher. Sa réaction a été directe: »Pas besoin de taxi; j’irais bien à pied , c’est à un quart d’heure de marche! »

Comment garde-t-elle cette forme physique et psychologique? « Tous les jours, je marche 3 quarts d’heure, » me confie-t-elle.

NON STOP

NON STOP

NON STOP

Il pleut : J’attends le bus sous l’abribus. Un bruit , ces voitures qui défilent à toute vitesse.

Un coup d’oeil à ma montre : le bus est en retard de 5 minutes, de 10 minutes. Je commence à m’énerver : je vais rater mon rendez-vous.

Aussi, j’avance d’un pas et fait le geste du pouce de l’autostoppeur en même temps qu’un sourire. Mais cela ne ralentit pas les voitures. Aucune ne s’arrête. Avec mes 82 ans, ai-je l’air d’un terroriste ? Est-ce que je fais peur à quelqu’un ?

Heureusement le bus arrive avec 15 minutes de retard. Ouf.

Une autre fois, il neige, il vente et fait froid. En l’absence de bus, je fais à nouveau du stop. une cinquantaine de voitures filent sous mon nez sans s’arrêter. Finalement, c’est une camionnette qui accepte de me prendre.

Après avoir remercié mon chauffeur, je lui pose la question : »Mais pourquoi les voitures ne s’arrêtent-elles plus pour les gens ?  Au siècle passé (XXe siècle), le stop fonctionnait très bien.

Plein de jeunes faisaient de grands voyages de cette manière. »

Et de me répondre : «  Les gens sont trop pressés et ils ont peur ! »

Quel dommage que cette entr’aide n’ait plus lieu. Elle permettait de charmantes rencontres et de bonnes conversations.

Quand je suis chauffeur, je n’hésite pas à prendre des jeunes ou des gens attendant bravement sous la pluie.

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

R. et B . sont partis en train avec un groupe pour visiter une exposition à Louvain.Or, ce matin là, le mari souffrait d’hypertension. Voici ce que l’épouse me raconte.

Dans le musée, on leur distribue une étiquette leur signalant quel guide ils doivent suivre. Le couple possède l’étiquette du même groupe. A un moment donné, l’épouse R. remarque que son mari n’est plus dans le même groupe. Elle se dit qu’il a rejoint le groupe suivant.

Elle arrive au restaurant avec le premier groupe. B . ne se trouve pas dans le second groupe , ni dans le troisième. R. commence à s’inquiéter et retourne voir au musée si B  n’y a pas eu un malaise.

Les dames de l’entrée accueillent très gentiment mes quelques mots de flamand et continuent en français. Mais non, on visite toutes les salles du musée, y compris les toilettes sans résultat. Alors L . du musée me conseille d’aller avec elle à la police pour découvrir où le mari se trouve.

C’est une policière qui est à l’entrée et me demande davantage de renseignements.. elle parle assez bien le français et l’employée du musée complète en flamand. « Nous allons d’abord voir s’il n’est pas à l’hôpital », dit-elle. Aussi tôt dit, aussi fait. »Non, dit-elle, heureusement, personne de ce nom-là dans les 2 hôpitaux de la ville.  Alors, nous allons envoyer son signalement à tous nos policiers circulant en ville . Et si vous me donnez votre numéro de portable, on vous appellera dès qu’on le retrouve, » ajoute-t-elle.

Je rejoins alors le groupe pour faire la visite de la ville à quatorze heures avec la tête un peu ailleurs bien que la guide soit intéressante. A 16 heures, mon portable sonne : «  On a trouvé votre mari devant la gare. Où êtes-vous ? On vous le ramène ».

Nous sommes au Grand Béguinage quand la voiture de police le ramène, tout confus d’avoir dérangé tant de monde. Et « les policiers m’ont même amené au poste pour m’offrir une tasse de café » , dit l’heureux retrouvé !

Qu’on dise encore du mal de la police ! A Louvain, une vraie police de proximité, conclut B.