Category Archives: Des relations interpersonnelles

NON au ON

NON au ON
NON au ON
Qui est ON ?

Qui est ON ?

Qui es-tu, ON, petit mot fourre-tout?

Un pronom impersonnel.

Bien pratique pour parler de n’importe.

Bien pratique  pour ne citer personne.

Bien pratique pour ne pas s’engager.

Bien pratique pour ne pas donner son opinion personnelle.

Grâce à toi, on peut dire bien des généralités ou faire des déclarations fracassantes, on peut dire tout haut ce que l’on pense tout bas.

OUI, vous pouvez sourire, vous me voyez prise au piège de ce langage courant qui use et abuse du ON….

Oui, tu es vraiment bien pratique pour m’éviter de parler personnellement  quand il m’arrive de manquer de courage pour affirmer ce que je crois, ce que je crains, ce que je critique.

 

« Le pronom ON véhicule le chaos,dit Magda LAFON, dans Souffle sur la braise.

Ces 2 lettres ont le pouvoir de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Avec ON, tout est supposition. ON peut faire porter un poids lourd de sens et de conséquence, en sourdine, sans jamais nommer personne.

ON est abstrait. Amplifié sur les lèvres, il peut devenir rumeur dangereuse qui peut blesser, tuer, semer la peur, la panique, sans qu’ON sache jamais qui en est l’auteur.

ON nie, annihile la personne. Avec quelle prudence et quelle conscience devrions-nous en faire usage ! »

Je serais bien plu sévère en disant de jeter ce ON à la poubelle, de l’oublier … autant que possible.

Il faut aussi un certain courage pour exprimer ce que je désire plutôt que d’espérer en vain … que l’autre devine.

OSEZ

 

Voir vidéo 4, Tu,tu, tu.

 

 

Parler, c’est exister

Parler, c’est exister
Le bébé ouvre la bouche pour babiller

Le bébé ouvre la bouche pour babiller

C’est vers six mois qu’un bébé commence à babiller. Pour qu’un bébé puisse parler, il faut qu’on lui parle.

Au XIIIe siècle, Frédéric II de Sicile tenta une expérience pour découvrir quelle langue parleraient des nourrissons à qui on ne s’adresserait pas dans le langage local. Peut-être le latin ou le grec? Il ne le sut jamais car tous les petits , qui étaient pourtant bien soignés et nourris, moururent.

 

« Si on ne lui parle pas, dit le psycholinguiste Cabrejo Parra , il ne peut entrer dans la relation.  Quand le bébé fait baba, on lui répond baba et c’est important pour l’estime de soi. Il existe alors dans la relation. »

Vers 18 mois, un enfant commence à s’exprimer mais il ne fera des phrases à peu près complètes que vers 2 ans. Lorsqu’un traumatisme (accident, guerre, mort d’un parent) survient avant l’âge de la parole, c’est beaucoup plus difficile pour l’enfant de s’en sortir, de devenir résilient. Ce sont alors des « paroles gelées », dit Boris Cyrulnik. Se taire, c’est s’isoler, dit-il (1) .

Pouvoir se dire, pouvoir raconter, trouver une oreille qui écoute afin de se sentir exister en tant que personne.

Répondre dès qu'on est interpellé

Commencer à s’exprimer

 

Mais aussi parler pour faire exister l’autre. ainsi la magnifique histoire récente de ces trois femmes londoniennes qui se dressent face aux deux tueurs. Elles feront oeuvre de parole : en les interpellant, elles leur font quitter leurs instincts sauvages et les remettent dans leur état humain. Ces assassins ne sont plus des choses, des mécaniques; par la grâce de la parole, ils redeviennent des personnes.

Aller à la vidéo 5 : l’écoute.

(1) Boris Cyrulnik, Sauve-toi, la vie t’appelle, p.138

FEUX VERTS POUR LA COMMUNICATION

FEUX VERTS POUR LA COMMUNICATION

FEUX VERTS POUR LA COMMUNICATION

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Comme les fleurs ont besoin d’eau et de soleil pour grandir, nous avons besoin de paroles positives.

 

 

Ce qui fait grandi un petit dans la confiance, ce sont les paroles valorisantes qu’il entend. Un enfant aura de l’estime de lui s’il a entendu des paroles comme : « Tu es capable. Je crois que tu y arriveras . J’aime ta manière de dessiner. Tu as été courageux»

 

 

Un apprenti couvreur vient de réussir son examen d’ardoisier, dit à son chef : «  Je suis surtout fier de te montrer que j’en étais capable. »

 

Bien souvent, nous pensons inutile de dire ce qui va bien parce que cela nous semble normal. Et nous n’usons notre salive que pour dire ce qui ne va pas…

 

Dans le milieu professionnel, les réunions sont un lieu où s’agencent ou pourrissent les discussions !

La monopolisation de la parole par le responsable ou par quelqu’un d’autre fait monter la tension (l’énervement n’est pas loin) et empêche la parole de circuler. Pénible la sensation d’impuissance, de ne pouvoir intervenir, donner son avis.1

 

Pour que chacun se sente à l’aise, voici deux formules pleines d’attention (et non de tension) :

 

 

  • Relever ce qu’a dit quelqu’un en citant son propre discours. Cette personne sentira que ce qu’il a dit n’est passé inaperçu.

    Soutenir

    Soutenir

  • Soutenir les arguments d’un autrele renforce dans sa vision de lui-même ; heureux d’être conforté dans ses opinions.

 

Ces deux moyens sont aussi utiles avec la belle-mère, qu’avec le patron, les collègues ou les voisins.

Les discussions ne seront plus alors un champ de bataille, une arène de combats.

 

 

Deux mots encore :

  • Reconnaissance : C’est faire à nouveau connaissance. Reconnaître ce que quelqu’un a fait ou dit. Nous nous sentons si bien quand une personne a pour nous de la reconnaissance que nous devons l’utiliser , à notre tour,,, sans modération.

Répondre : Des milliers de demandes d’emploi restent sans réponse comme si la personne n’avait rien demandé, rien envoyé. L’impression de n’être plus rien… qu’une chose. Imaginez un match de tennis ou de ping-pong où la balle qui vient d’être lancée, n’est pas reprise mais etombe mollement.

1David SERVAN-SCHREIBER, « On sait que le sentiment d’impuissance affaiblit le système immunitaire et provoque l’inflammation. »

Est-ce qu’elle tourne la parole?

Est-ce qu’elle tourne la parole?
Est-ce qu’elle tourne la parole?

 

Est-ce qu'elle tourne la parole?

Est-ce qu’elle tourne la parole?

Il y a des personnes cultivées, intelligentes qui aiment parler sans complexe. Souvent elles monopolisent la conversation sans s’arrêter pour entendre la moindre remarque, objection ou la moindre question.

Lorsque quelqu’un s’exprime et est

coupé dans son discours par la « personne qui sait mieux », il se sent diminué. Si cela se répète, il sera tout-à-fait découragé et finira par se taire.Il se croira peut-être inintéressant.
Interrompre
l’autre est un manque de respect que nous pratiquons pourtant souvent dans notre impulsivité. Cela nous semble un détail que nous pratiquons fréquemment sans réfléchir, ni penser à mal. Une enquête américaine révèle qu’interrompre quelqu’un est un acte plutôt masculin! Les politiciens français à la télé en sont un exemple criant.

Vous est-il déjà arrivé d’être dans un groupe qui discute et n’apporte aucune attention à votre présence, ne vous adresse pas la parole », ne vous accorde pas la moindre attention? Cela donne l’impression pénible de ne pas exister, d’être un simple meuble, un objet sans vie. Si vous avez déjà vécu cela, vous ne voudriez pas le faire revivre à quelqu’un d’autre ?

Exister parmi les autres

Avoir la parole

Laisser de l’espace à la parole de l’autre, c’est lui signifier que, lui aussi, est important, intéressant.
Le langage courant est très éclairant : « avoir la parole, donner la parole, prendre la parole ». La parole serait-elle une propriété
à se disputer ou un espace de vie ?

A la table familiale où se trouvaient 3 adultes et 2 enfants, Damien, 4 ans se manifeste : « On a oublié mon tour de parole. »
Belle expression que

le tour de parole qui indique bien qu’elle dot circuler pour que toutes les personnes puissent se sentir à l’aise.

Et les autres ont tant de choses intéressantes à nous raconter. Si nous prêtons l’oreille, nous découvrirons des vies extraordinaires, souvent même plus étonnantes que les meilleurs romans. Pour chacun, se poser la question: « Qu’y a-t-il de beau en lui? »

Une personne humaine, c’est magnifique. C’est plein de paix, de chagrin, de tendresse, dit Michaël LONSDALE.

Voir vidéo 4 : L’écoute.