Le silence est d’or, la parole est d’argent ???
Parler du silence, n’est-ce pas un peu contradictoire?
Il y a plusieurs sortes de silence: certains heureux, d’autres pénibles; certains indispensables, d’autres bien utiles.
Que serait la musique sans le silence? C’est lui qui fait ressortir les différents sons, leur donne leur valeur. Ces silences sont d’ailleurs notés sur les partitions.
Dans un dialogue, le silence est nécessaire pour laisser à l’autre la place pour parler. C’est donner à l’autre du temps, de l’espace pour s’exprimer: véritable forme de respect. Couper la parole à quelqu’un, c’est lui faire comprendre que ce qu’il dit est sans intérêt. Une enquête américaine a montré que les hommes sont plus souvent coupables de ce fait que les femmes…
L’interlocuteur se dit mieux si l’on fait silence devant lui. C’est Didier van Cauwelaert qui dit si joliment : « Comme les mots viennent bien quand on vous tend l’oreille. »
Si je me tais face à l’autre, c’est aussi pour donner consistance à son discours, lui fournir un cadre qui le met en valeur.
Mais il y a aussi le silence froid, glacial qui n’accueille pas l’autre, lui signifiant plutôt l’ennui d’être ensemble. Ou le silence gêné d’une personne qui ne sait par où commencer à s’exprimer. Le silence de celui qui est sourd et se sent de plus en plus isolé des autres qu’il ne comprend plus ou par bribes.