Faire fleurir le désert

Faire fleurir le désert


Le Néguev est un long triangle au Sud d’Israël, un long désert. Il y a des paysages géologiques étonnants qu’on ne retrouve nulle part ailleurs comme ce cratère, maktesh, de toutes les couleurs.

Etonnant, ce sont les kilomètres carrés de panneaux solaires qui sont plantés là. Ils renvoient leur énergie à une immense tour miroir qui la diffuse au loin. Cette réserve d’électricité est la plus puissante au monde.

Encore plus étonnant d’y voir pleuvoir. OUI, nous avons eu de la pluie, du vent et du froid !

La pluie d’une nuit a même provoqué un torrent impétueux.

Et merveilleux d’y voir des fleurs.

En fait, il y de l’eau dans le désert mais il faut la trouver en profondeur.

Les juifs plantent quelques eucalyptus là où ils pensent qu’il y a de l’eau. Certains ne résistent pas tandis que d’autres prospèrent. C’est là que les gens creusent et découvrent l’eau nécessaire à leurs cultures.

Dans le passé, les anciens l’avaient déjà compris. Trois cents ans après le Christ, les Nabatéens ont construit des villes au sommet de monticules. A MAMSHIT, par exemple, on trouve de tout : des rues, des canalisations, des thermes, une basilique avec une croix en mosaïque. Les archéologues sont de plus intéressés par les Nabatéens qui ont aussi construit Petra et découvrent leur haut degré de civilisation. Placés judicieusement aux endroits de passage de la route des épices, ils sont devenus riches ; ce qui leur a permis de si belles constructions.

Mashit

On ne voit plus guère de bédouins. Ils se sédentarisent dans de pauvres maisons avec de magnifiques voitures !

Nous passons devant un immense bâtiment entouré de hauts murs et de barbelés : une prison pour hommes. C’est le lieu de détention le plus dur du pays. Au milieu du désert, il n’y a aucune chance d’évasion. Nous apprenons que les autorités israéliennes viennent de brouiller toutes les communications téléphoniques des détenus pour empirer un peu plus la vie des prisonniers.

Bersheba est devenue une ville très importante dont l’université est mondialement connue pour sa faculté d’ophtalmologie.

ll y a aussi des kibboutz verdoyants.

Oui, les Israéliens ont réussi à faire fleurir le désert.


PATCHWORK LAND

PATCHWORK LAND

Nous avons sillonné le pays appelé Israël du Sud au Nord durant 14 jours du désert du Neguev jusqu’au plateau du Golan.

Cette région tout en longueur qui s’étend de la Méditerranée au Jourdain est en fait découpé en plusieurs morceaux : Israël, les territoires occupés, les territoires annexés, les villes autonomes, la bande de Gaza.

Des murs, on en trouve partout : des vieux, des neufs, des graffités, d’autres troués de balles…

A l'intérieur du mur du grand Bethléem

Tout est aussi compliqué en ce qui concerne les papiers.

Autour d’une nouvelle colonie juive prise à des terrains arabes

Est juif, tout qui a une maman juive et possède d’office un passeport . Si un juif new-yorkais débarque à Tel Aviv, il reçoit dans les 2 jours son passeport israélien.

Les israélites sont les juifs religieux orthodoxes qui vivent dans un quartier particulier de Jérusalem

Tout palestinien , musulman ou chrétien , ne possède pas de passeport.

Certains arabes israéliens ont un passeport.

C’est la langue et la culture qui déterminent le nom « arabe »

Pour compliquer le tout, il faut savoir que ce sont des chrétiens arabes qui ont rédigé les commentaires du Coran !

Cette multiplicité existe aussi du côté chrétien . Je ne m’imaginais pas qu’il y avait à Jérusalem pas moins de 18 évêques…

Il y a un tourisme chrétien très important en Israël (60000 par an) et les israéliens savent très bien l’organiser (nombreux cars)

SILENCE ET PAROLE

SILENCE ET PAROLE

LE SILENCE ET LA PAROLE

Il est de mauvaise humeur. Donc, il ne répond pas, ne s’intéresse pas à ce qu’elle lui raconte. Elle a beau essayer de le dérider , cela ne marche pas. L’inverse aussi arrive. Quand elle est fâchée contre lui, elle ne dit plus rien, c’est le silence et lui, en est malade et se sent vraiment puni.

Les veufs, les veuves , les célibataires ont parfois la langue qui leur démange. «  Il y des semaines où je n’ai personne à qui parler », me confie ce veuf. Dans cette solitude, leur voix s’atténue ; Certaines personnes ne la retrouvent avec difficulté que lors de vacances pour seniors.

Il y a des silences pleins de rancoeur, de colère, d’insatisfaction, de désir de ne plus communiquer.

Il y a de bons silences doux, apaisants, fructueux où le non-verbal suffit à la communication.

« Parler pour ne rien dire » n’est pas une solution.

Se parler, c’est entrer vraiment en contact avec l’autre : lui dire et être écouté ou écouter et dire dans un autre ordre.

Il y a une règle de la charité dialogale : chacun doit faire l’hypothèse que ceux avec lesquels il n’est pas d’accord sont au moins aussi intelligents et aussi moraux que lui.(Alain Caillé)

Les enquêtes montrent que le portable n’est pas a priori un outil de communication ; il privilégie l’instantanéité, l’immédiateté, l’urgence. Avec les réseaux sociaux,on a tout libéré de la parole la plus sensée à la parole la plus extrême. Derrière un écran, les gens sont-ils eux-mêmes, s’interroge le bloggeur Thierry Crouzet ?

Il semble que les rassemblements des gilets jaunes montrent surtout un besoin criant de parler et d’être écouté, de ne plus être seuls dans sa misère ou ses difficultés. Il n’y a presque plus de place du marché ; les caissières sont remplacées par des machines.

Autrefois, lorsqu’il n’y avait pas de téléphone portable, ni de téléphone du tout, comment se parlait-on ? Il y avait le ton de la voix, les expressions du visage, les gestes qui accompagnent et modulent les mots. Ce qui est toujours là lorsqu’on se trouve face à un interlocuteur.

« La parole est la main de l’esprit … C’est le lien et le ciment de la société humaine » disait déjà en 1606 le Traité de la sagesse de Pierre Charron.

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

VIVE LA POLICE

R. et B . sont partis en train avec un groupe pour visiter une exposition à Louvain.Or, ce matin là, le mari souffrait d’hypertension. Voici ce que l’épouse me raconte.

Dans le musée, on leur distribue une étiquette leur signalant quel guide ils doivent suivre. Le couple possède l’étiquette du même groupe. A un moment donné, l’épouse R. remarque que son mari n’est plus dans le même groupe. Elle se dit qu’il a rejoint le groupe suivant.

Elle arrive au restaurant avec le premier groupe. B . ne se trouve pas dans le second groupe , ni dans le troisième. R. commence à s’inquiéter et retourne voir au musée si B  n’y a pas eu un malaise.

Les dames de l’entrée accueillent très gentiment mes quelques mots de flamand et continuent en français. Mais non, on visite toutes les salles du musée, y compris les toilettes sans résultat. Alors L . du musée me conseille d’aller avec elle à la police pour découvrir où le mari se trouve.

C’est une policière qui est à l’entrée et me demande davantage de renseignements.. elle parle assez bien le français et l’employée du musée complète en flamand. « Nous allons d’abord voir s’il n’est pas à l’hôpital », dit-elle. Aussi tôt dit, aussi fait. »Non, dit-elle, heureusement, personne de ce nom-là dans les 2 hôpitaux de la ville.  Alors, nous allons envoyer son signalement à tous nos policiers circulant en ville . Et si vous me donnez votre numéro de portable, on vous appellera dès qu’on le retrouve, » ajoute-t-elle.

Je rejoins alors le groupe pour faire la visite de la ville à quatorze heures avec la tête un peu ailleurs bien que la guide soit intéressante. A 16 heures, mon portable sonne : «  On a trouvé votre mari devant la gare. Où êtes-vous ? On vous le ramène ».

Nous sommes au Grand Béguinage quand la voiture de police le ramène, tout confus d’avoir dérangé tant de monde. Et « les policiers m’ont même amené au poste pour m’offrir une tasse de café » , dit l’heureux retrouvé !

Qu’on dise encore du mal de la police ! A Louvain, une vraie police de proximité, conclut B.